LE CONSEIL DES ENFANTS (Les débuts)

Année scolaire 1988 / 1989
Année scolaire 1989 / 1990
Année scolaire 1990 / 1991
Année scolaire 1991 / 1992
Année scolaire 1992 / 1993
Année scolaire 1999 / 2000

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HISTORIQUE

Année scolaire 1988 / 1989

Nadine PESTOURIE, coordonnatrice, prend en charge le projet d’aménagement de la cour de récréation.
Afin de prendre en compte les aspirations des enfants de l'école et de les impliquer étroitement à ce projet elle décide de réunir régulièrement des élèves chargés de représenter leur classe. On ne parle pas encore de délégués ni de Conseil des Enfants mais, dans l’esprit, c'est l'amorce d'une implication de l'enfant dans la vie collective de l'école, la prise de décisions concertées importantes et la gestion de ces engagements.

 

Année scolaire 1989 / 1990

L'idée était trop séduisante pour ne pas la faire suivre d'effets. Un délégué est élu dans chaque classe.
Le premier Conseil des Enfants de l'école est né.
La gestion d'un tel groupe (23 délégués représentants les 23 classes de l’école) parait lourde. La cohabitation des petits (CP CE1) et des grands (CE2 CM1 CM2) serait certainement délicate (prise de parole / aspirations / centres d'intérêts différents…)
La décision est prise de créer 2 conseils (petits / grands) animés respectivement par Annie Trotte (coordonnatrice) et Maurice RAIFFE (Directeur de l'école).
Durant toute l'année les 2 conseils se réunissent régulièrement.

Malgré des effets préjudiciables :

- Coordination délicate entre les 2 conseils,
- Adhésion parfois mitigée de certaines classes
- Absentéisme de certains délégués.
- Absence de concertation et de préparation au Conseil dans les classes.
Décisions collectives peu suivies d'effets, d'où la remise en cause de la crédibilité du Conseil.

(…)

On peut cependant noter les effets bénéfiques d'une telle organisation :
- plus grande implication des enfants dans la vie collective de l'école,
- meilleure compréhension des règles régissant la vie en collectivité,
- plus grand respect des installations matérielles.

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Année scolaire 1990 / 1991

L’expérience du Conseil des Enfants est reconduite. "Petits" et "grands" participent au même Conseil. Maurice RAIFFE se charge d'en animer les réunions. Du fait de la lourde gestion administrative de l'école, l'animateur ne peut réunir le Conseil aussi souvent que souhaité. Notons cependant que la cohabitation des "petits" et des "grands" bien loin de poser des problèmes, semble enrichir les échanges au sein du Conseil.
Les bases toutes nouvelles jetées l'an passé se consolident. Le Conseil des Enfants dépasse le concept abstrait pour prendre corps dans l'esprit des élèves et des enseignants. On comprend mieux le fonctionnement et le rôle de chacun.

 

Année scolaire 1991 / 1992

Patrick CHASTAN, instituteur de CLIN, décide de réunir les délégués une fois par semaine, tous les vendredis de 15 H30 à 16H30.
Le samedi matin un compte-rendu détaillé est distribué. Le rôle des délégués et de celui du Conseil sont clairement énoncés.
En début d'année scolaire le Conseil des Enfants fait désormais partie intégrante de la vie de l’école. Les débats sont animés et constructifs (règles de vie, projet d'aménagement de la cour, vie coopérative, sécurité à l'école ...)
Mais, très vite, l'animateur se heurte aux mêmes difficultés que ses prédécesseurs. Sans l’adhésion de tous, 1'avenir du Conseil est menacé.
Le 15 novembre 1991, l'équipe éducative se réunit. Chacun s'engage alors à en discuter dans sa classe et à veiller à ce que les décisions prises au Conseil aboutissent. La crédibilité du Conseil est alors en jeu.
Un nouvel élan est alors donné et malgré quelques difficultés ponctuelles le Conseil des Enfants peut désormais remplir pleinement sa mission.

 

Année scolaire 1992 / 1993

Animateur : Patrick CHASTAN, instituteur de CLIN

Fréquence des réunions : une fois tous les 15 jours.

Le Conseil des Enfants a atteint une certaine maturité et il est désormais temps de dresser un premier bilan, de s'interroger sur ses perspectives.

BILAN

Points « douloureux » :
- Persistance d'un taux dabsentéisme parmi les délégués
è l'aspect représentatif du Conseil des Enfants perd de sa valeur.
- Manque de concertation et de préparation dans les classes avant et après les séances du Conseil.
è Les débats insuffisamment préparés manquent parfois d'intérêts.
- Les décisions collectives ne sont pas toujours suivies d'effets.
è La crédibilité du Conseil des Enfants est remise en cause.

Points positifs:
Implication de l'enfant dans la vie de l'école,
Mise en place de règles de vie suite à des décisions concertées,
Appropriation du milieu dans lequel les enfants travaillent,
Responsabilisation et accès à 1'autonomie,
Liaison entre l'institution scolaire et la vie du quartier, de la ville,
Initiation au rôle de citoyen.

Projets ayant aboutis :

Projet d'aménagement de la cour (choix, installation des jeux, règles d'utilisation de ces jeux),
Vie coopérative : création et vente d'un PINS "Saint-Exupéry", organisation de tombolas.
Avec les fonds récoltés, achat de jeux collectifs, gestion de ces jeux.
Règles de vie dans l'école : constat, discussion, élaboration de la "Charte du bon écolier".
Solutions apportées à des problèmes ponctuels :

* vol de livres à la BCD ® discussion , prise de conscience collective,
* gaspillage du papier ®
élaboration d'une exposition sur la fabrication et le recyclage du papier, fabrication de papier recyclé,
* entretien de la cour ®
ramassage organisé des papiers dans la cour,
exposition sur le thème "Gardons notre école propre".

Rôle d'information sur la vie du quartier, associations, clubs...

 

Projet en cour :

Réalisation d'une fresque sur les murs du préau (choix du thème / modalité / exécution / prise de contact avec les différents partenaires / réalisation).

PERSPECTIVES

Le rôle positif du Conseil des Enfants n'est plus à démontrer cependant les difficultés liées à son fonctionnement doivent mener à une réflexion sur le devenir de la formule actuelle.

Orientations souhaitées

1) Fréquence des réunions :     1 fois par semaine.
2) Choix des délégués            On peut envisager une élection avec campagne électorale, élaboration d'un programme, meetings, panneaux électoraux ... Ce serait loccasion d'amener les enfants à réfléchir sur le choix de leur représentants.
3) Choix de l'animateur :             Le coordonnateur ayant un emploi du temps plus souple que ses collègues enseignants il assurera l’animation du Conseil et la rédaction des comptes-rendus.
Cependant pour une meilleure implication des enseignants, une plus grande connaissance du mode de fonctionnement du Conseil, il serait souhaitable que chaque instituteur assure l'animation d'une réunion du Conseil dans lannée. A cette occasion, le coordonnateur remplacera l’instituteur dans sa classe.
4) Composition du Conseil des Enfants :

- un animateur,
- les délégués représentant leur classe,
- un trésorier : il est souvent question d'argent lors des réunions du Conseil des Enfants.
Certains projets sont peu onéreux, d'autres coûtent très chers. Il paraît souhaitable d'intéresser les enfants à la gestion de la coopérative de l'école (G .C.E.), en nommant un trésorier chargé de tenir des comptes rigoureux (devis / dépenses / ressources).
Ainsi les enfants comprendraient mieux la valeur de l'argent, le coût des dégradations, l'opportunité de certaines dépenses et ils prendraient conscience du fait que l'argent investi dans la collectivité est une richesse partagée.

Notons que le rôle du trésorier serait étroitement lié à l'action de Marilyne LANGILLIER, institutrice de CM2, responsable de la gestion de la coopérative de l'école.

5) Préparation dans les classes des cessions du Conseil des Enfants :

Dans la classe, installation d’un grand panneau mural destiné à recueillir les suggestions, interrogations spontanées des élèves et à afficher les comptes-rendus du C.F. 

Prévoir, sur remploi du temps de la semaine, 2 plages horaires de 15 minutes destinées à la lecture du compte-rendu et à la préparation du Conseil des Enfants. Prévoir un cahier spécial dans lequel chaque délégué, notera les questions à aborder lors du prochain C.E., prendra des notes lors des réunions et notera les comptes-rendus.

 

Année scolaire 1999 / 2000

Nouveau bilan après 11 ans d’existence :

Analyse des difficultés rencontrées :

Fréquence des réunions :
1 fois par semaine = trop souvent ®  utilisation du samedi (1 à 2 fois par mois)

Horaires :
Vendredi 15h30 – 16h30 ®  fin de semaine et fin d’après-midi ®  peu de disponibilité
Samedi 9h00 – 10h00 ®  Disponibilité mais difficulté dans la préparation.

ä  Option retenue :
Samedi 10h45 – 11h45 ® Préparation du Conseil de 9h00 à 10h00.
®
  Possibilité pour l’animateur d’intervenir dans les classes afin d’aider les collègues à préparer les réunions du Conseil des Enfants.

Animation (choix de l’animateur) :

1 animateur unique ®  « désimplication » progressive constatée chez les enseignants "coupés" du fonctionnement du Conseil. 
Rotation au poste d’animateur de chacun des membres de l’équipe ®  meilleure implication de l’équipe mais difficultés dans le suivi et la cohérence des projets.

ä  Option retenue :
1 animateur + présence à chaque réunion d’une classe observatrice  ®  même animateur, donc bon suivi des projets et meilleur connaissance du fonctionnement. (Mais « mainmise » d’un seul adulte et difficulté de mise à distance)

Cohabitation « petits / grands »

2 Conseils ® difficulté cohésion et échanges entre les 2 Conseils.
1 Conseil ® Plus grande cohésion mais jeunes élèves effacés.

ä  Option retenue :

1 Conseil + système de tutorat ® Les délégués de CM aident les plus jeunes à lire leur compte-rendu, à prendre la parole, à s’exprimer et, au besoin, ils expliquent certains points difficiles.

Préparation (Forum) :

Informelle, libre ® pas ou peu de préparation

ä  Option retenue :

« imposée », inscrite sur l’emploi du temps de la semaine (le samedi avant le conseil des Enfants par exemple) + affichage dans la classe ® repère pour l’instit et l’élève, régularité, possibilité de programmer son travail, des recherches …

Information et restitution des comptes-rendus :

ä  Option retenue :

Prise de notes durant le Conseil par l’animateur ® Rapidité, concision mais manque d’implication des délégués et difficulté à gérer en parallèle les échanges au sein du Conseil.
Rédaction du compte-rendu par l’animateur et distribution aux délégués le lundi matin ® Compte-rendu parfois trop « littéraire » ®  difficulté de compréhension.
Tendre vers un compte-rendu clair, succin, avec une mise en page aérée et une présentation identique (rubriques) ®  date, N° de Conseil, Ordre du jour, détail des thèmes abordés, infos, décisions prises, petites phrases assassines, date du prochain Conseil, ordre du jour du prochain Conseil « si on en parlait ? ».
Cahier du délégué ®  prise de notes du délégué ®  points importants (aide-mémoire)
Tract « Ordre du jour » distribué aux classes quelques jours avant chaque Conseil ® Il sert à rappeler la date et les points à discuter.

Choix du délégué :

Nomination arbitraire ®  représentativité ? ? ? motivation ? ? ?
Election sans préparation ®  rôle de l’affectif, du leader ? ? ?

ä  Option retenue :
Election avec campagne ( + élection d’un délégué suppléant)® engagement et représentativité ! Moins d’absentéisme.

CONCLUSION :

Après 11 ans de pratique de l’exercice difficile que représente la gestion d’un Conseil des Enfants dans l’école nous sommes parvenus à un certain équilibre. Il reste cependant très instable. La crédibilité, la reconnaissance et le bon fonctionnement d’une telle assemblé sont en effet soumis à des paramètres aussi sensibles que :

La stabilité de l’équipe éducative
La circulation de l’information dans une école de 20 classes
La motivation et l’implication des adultes et des enfants

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