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A l'entrée du collège, une sculpture en cuivre représente un discobole ; le nom de son auteur Henri LAGRIFFOUL (1907-1981) n'est pas connu et cependant chacun a tenu dans ses mains certaines de ses réalisations... |
Son fils a écrit pour le collège une biographie de son père..
"Henri LAGRIFFOUL naît à Paris en 1907, rue du Temple où son père dirige un atelier d'orfèvrerie. Ce milieu à la fois artistique et technique éveille vite sa sensibilité à la beauté des formes et des matériaux. Il est bon élève au lycée Turgot et ses professeurs lui conseillent des études scientifiques ; mais il sait ce qu'il veut faire : de la sculpture. En 1924 il entre à l'École des Beaux Arts, il n'a que 17 ans. Il devient l'élève de Paul Landowski, pour lequel il gardera toujours une grande admiration. Il aide son maître pour l'exécution du gigantesque Christ Rédempteur du Corcovado qui domine la Baie de Rio, ainsi que de la statue de Sainte Geneviève, qui protège Paris du haut du Pont de la Tournelle.
En 1932, il remporte le Premier Grand Prix de Rome de sculpture, un prix très convoité des artistes. La Villa Médicis lui est ouverte pour trois ans, temps qu'il va consacrer à la réalisation de ses première grandes œuvres et à la découverte du monde méditerranéen et de ses chefs-d'œuvre artistiques. Il épouse sa camarade sculpteur. Germaine Rességuier, dont il aura deux enfants.
A son retour, il installe son atelier rue Mazarine à Paris. Comme de nombreux artistes, il travaille pour l'exposition internationale de 1937 et réalise quatre grands bas-reliefs en bronze doré destinés au théâtre du Palais de Chaillot (actuellement au musée de Mont-de-Marsan). La même année, il livre au Comité France-Amérique, deux grands bustes en bronze de Cavelier de la Salle (1), qui seront offerts par la France aux États de la Louisiane et du Texas, à l'occasion de la célébration du trois centième anniversaire de la découverte de ces territoires
II revient du conflit de 1939-1945 avec la Croix de Guerre. Alors que la France se lance dans une politique de reconstruction, il va travailler le plus souvent avec des architectes. Il réalise le premier grand monument aux Déportés politiques à Auxerre en 1949, où il exprime à la fois les souffrances des martyrs et leur volonté de ne pas plier devant la tyrannie. Pour la Faculté de Médecine de Paris, rue des Saints Pères, il exécute en 1950, trois bas-reliefs en médaillon sur le thème de la médecine égyptienne.
En 1952, il réalise pour la Présidence du Conseil, la grande statue en pierre de l'Automne, qui est placée dans le vestibule de L'Hôtel Montalivet, rue de Varenne, face à l'Hôtel Matignon.
Il est aussi l'auteur du bas-relief en bronze de la Déportation, un cœur déchiré par des barbelés, pour le Monument de la France Combattante du Mont Valérien, 1959.
L'art sacré tient une place relativement importante dans son œuvre. Citons la Vierge de l'Annonciation pour l'église Saint Médard à Paris, la Vocation de Jeanne d'Arc pour une église de Gennevilliers et le grand retable en bois de la Chapelle des Entrepreneurs avec la Vierge à l'Enfant de la cathédrale de Rouen en 1956...
Il travaille beaucoup, dans le cadre du 1%, pour des établissements scolaires dans toute la France(2).
La Monnaie de Paris fait appel à son talent pour la réalisation de monnaies et de médailles. Il est surtout connu en tant qu'auteur de la face de la pièce de monnaie de 5,10 et 20 centimes de franc, avec le profil de Marianne, récemment remplacée par les centimes d'Euro On peut citer parmi une soixantaine d'œuvres : l'insigne du meilleur ouvrier de France, la médaille du mariage du Prince Rainier de Monaco et de Grâce Kelly en 1956, puis la pièce de 100 francs monégasque en 1958, juste avant la pièce française en 1960. Par l'art de la médaille, il célèbre de nombreux hommes, ou femmes célèbres, comme Philippe le Bel, Confucius, SS. Léon XIII, P. Picasso, Lord Bertrand Russel, Albert le Grand, François Mansart, Virginia Woolf...
H. Lagriffoul échappe aux tentatives de classifications, car ses recherches esthétiques sont particulièrement diversifiées. Son œuvre, en effet, présente de multiples facettes ; mais elle se caractérise cependant, par les mots mesure, harmonie, force et grandeur. Elle prend sa source dans la grande tradition de l'art grec, égyptien, roman ou gothique de nos cathédrales. Grâce à son enseignement, à son contact régulier avec les jeunes générations, ainsi qu'à sa conviction que l'art doit s'adapter aux transformations techniques et aux nouveaux matériaux, son travail présente une constante évolution."
D'après Monsieur Paul LAGRIFFOUL
(1) Le découvreur de la Louisiane en 1682 sous le gouvernement de Frontenac en Nouvelle-France.
(2) 1% du budget de la construction des établissements scolaires était consacré au financement d'une oeuvre d'art placée dans l'enceinte de l'école.