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MOTIVATION ET APPRENTISSAGE

 

La Motivation  est un Concept, c’est à dire que ce n’est pas une réalité observable, mais une représentation mentale, générale et abstraite. C’est son analyse qui repose sur des comportements observables.

C’est un concept d’une telle complexité « qu’il parait impossible de systématiser toutes les catégories de Motivation » (F.Labridy).

Ainsi, même sa dénomination change selon les champs scientifiques : on parlera de Motivation, de Motifs d’agir, de Mobiles, de Désir...

Une définition générale pourrait être : « Action de forces conscientes ou inconscientes qui déterminent le comportement ».

 

 

Une des fonctions de l’enseignant est de provoquer, susciter, diriger, maintenir et développer les motivations des élèves.

 

 

« L ‘une des vocations de l’école, c ‘est de réussir une motivation à l’effort. »

F.Labridy, La Motivation et l’Effort.

 

 

« Apprendre, c ‘est investir du désir dans un objet de savoir »

M.Develay. La Pédagogie du sens.

 

 

« La condition première de toute activité est le Besoin. »

Leontiev.

 

 

« Il n’y a pas d ‘effort réel, c ‘est à dire engageant la personne dans sa globalité sans intérêt pour les Objets. » F.Best, Pour une Pédagogie de

l ‘Eveil.

 

 

S’interroger au sujet de la Motivation en milieu scolaire c'est se poser peut-être le Problème:

 

 

de la Démotivation, et donc:

de L’échec scolaire, thème important pour ne pas dire dominant dans le système éducatif actuel.

 


 

 

LE CLIMAT MOTIVATIONNEL.

 

Il correspond aux critères de succès qui sont projetés sur les individus, les élèves en l’occurrence, par les professeurs, les parents, les copains…, à l’intérieur d’un contexte précis comme par exemple l’école en général ou bien une discipline en particulier.

 

Il existe deux grands climats motivationnels.

 

UN CLIMAT ORIENTE VERS LA PERFORMANCE.

 

Il fait penser à la compétition, à l’émulation comme ambiance principale. Il s’agit de se mesurer aux autres, de ne valoriser que la victoire, que la bonne note.

 

Côtés positifs:

C’est un climat valorisant et intéressant à instaurer pour des individus qui ont déjà une image positive d’eux-mêmes et qui ont confiance en leurs possibilités d’être meilleurs que les autres.

 

Côtés négatifs:

Ce climat peut décourager de nombreux élèves.

Il n’incite pas aux progrès personnels, aux remises en question.

Si l’élève échoue, il peut se sentir trop dévalorisé et ne pas envisager une attitude favorable aux apprentissages (il se protège, il « sauve sa face »).

 

UN CLIMAT ORIENTE VERS LA MAÎTRISE.

 

Il valorise l’effort accompli et les progrès personnels.

C’est sans doute efficace sur le long terme et favorable à l’apprentissage.

 

S’intéresser à un ensemble d’acquisitions motrices ou psychologiques définies avec le professeur (garder sa concentration; lever le doigt pour répondre; présenter sa copie de façon convenable; réaliser en EPS une course adaptée à ses propres ressources énergétiques…) débouche certainement sur une motivation efficace non seulement pour faire des progrès mais aussi pour devenir plus efficace.

 

Avec un but de maîtrise:

 

Le sentiment de compétence repose sur des critères personnels et sur un processus de comparaison personnelle et temporelle. Les élèves pensent que efforts et apprentissages co-varient: plus ils font d’efforts et plus ils apprennent. Pour eux, l’impression d’avoir fait le maximum leur procure un sentiment de compétence. Tant que ces élèves ont le sentiment d’apprendre, de progresser, ils s’impliquent même s’ils ne sont pas parmi les meilleurs. Ils prennent des risques pour progresser et apprennent à choisir des difficultés optimales selon leurs ressources.

 

Avec un but  de compétition:

 

Le sentiment de compétence dépend de critères externes et repose sur un processus de comparaison normative. L’élève n’est satisfait que s’il fait mieux que les autres. S’il fait des efforts mais ne parvient pas à se placer parmi les meilleurs, il va adopter des attitudes qui cautionnent son échec: il ne fait pas d’efforts, il distrait les autres; il cherche à justifier son incompétence devant autrui. Je ne réussis pas parce que je ne fais pas l’effort mais j’en suis capable; c’est facile ». Mais il doute et l’échec lui fait si peur qu’il préfère ne pas se placer dans une démarche d’apprentissage.

 

Que fera-t-il le jour où ses capacités ne lui suffiront plus? 

 

 

INTERROGEONS NOUS ??

 

Pourquoi un élève ne travaille-t-il pas ?

 

Rapport au savoir négatif:

Le sens et la fonction sociale du savoir à l'école rejoignent la notion de "conflit culturel" : apprendre c'est intégrer une culture scolaire et donc parfois renoncer  à sa culture d'origine (ce qui n'existe pas dans les milieux favorisés). Il ne peut donc pas y avoir alors l'envie d'en savoir plus.

La motivation n'est pas seulement une qualité individuelle, et le goût pour les APS est aussi fonction de son appartenance sociale.

Cette notion se rapproche du concept de "distance sociale" (BOURDIEU).

On peut aussi parler du rapport au savoir d'un groupe social.

 

Qu'est qui donne envie de travailler ?

 

         Activation optimum

         Climat motivationnel adapté

         Relation prof-élève

         Structure de la tâche adaptée à l'élève…

 

Peut-on apprendre sans être motivé ?

 

         Non, puisque pour apprendre il faut être en activité et que toute activité répond à un besoin.

         Si la motivation consciente n'existe pas, alors la motivation inconsciente prend le relais.

 

"Ce sont des causes agissant à l’insu des sujets, dépendant de traces et de souvenirs de son passé, dynamisme de tendances et de conflits s’inscrivant dans l’action." F.Labridy.

 

 

Pour chaque professeur, pour chaque discipline, le but est de valoriser l’élève, lui montrer que malgré ses difficultés, l’effort qu’il investit est récompensé et qu’il est capable de bien faire. Lui donner confiance en lui est un paramètre important pour qu’il soit motivé.

Mais lui montrer aussi que sans travailler on n’y arrive pas reste impératif.

Ce qui est peut-être difficile pour tout enseignant, c’est de revoir ses exigences: actuellement, certains élèves ne peuvent pas supporter les mêmes exigences que d’autres; leurs lacunes et leur environnement ne favorisent pas leur réussite. Il faut donc trouver le moyen de différencier les attentes et les évaluations pour les faire progresser. C’est un combat difficile…

 

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